ARTRAVEL

ARTY ET AUDACIEUX
Un nouveau lieu événementiel dédié à l’art contemporain au service des entreprises, Manifesta, vient d’ouvrir dans le centre de Lyon.
Découverte de ce concept innovant, qui fait la part belle au design.
À l’origine de ce projet singulier, Céline Melon Sibille, experte en communication, en création et en production d’événements dans l’art et le design depuis plus de dix ans. Situé rue Pizay, dans le 1er arrondissement de Lyon, à deux pas du Musée des Beaux-Arts, Manifesta s’impose, selon sa créatrice passionnée d’art contemporain, comme « un lieu réservé et pensé pour les entreprises dans un cadre accueillant, chaleureux, où l’on travaille, reçoit dans un environnement arty ». « Il s’agissait de réaliser un espace de création, un modèle culturel pluridisciplinaire qui propose des expositions, des moments d’échanges, des rencontres avec le monde de l’art, des événements
au service des entreprises, en tenant compte des attentes en matière de réception et de séminaires. »
Et tous les deux mois, une galerie nationale ou internationale viendra présenter sa programmation.
Pour imaginer les 210 m2 sur deux niveaux de Manifesta – dans un ancien atelier de soyeux –, Céline Melon Sibille a fait appel à la décoratrice d’intérieur lyonnaise Claude Cartier qui a véritablement transcendé ces espaces aux allures de galerie, avec un parti pris
arty et très audacieux. Elle a conçu l’endroit comme un appartement pouvant recevoir des oeuvres.
Dès le rez-de-chaussée, le ton est donné, avec des éléments suggérant les codes architecturaux du musée voisin, les voûtes notamment.
Dans l’entrée, une sublime architecture de métal et de verre, mêlant lignes droites et courbes a été créée. Elle jouxte un étonnant panneau mural de grès cérame imitant le marbre de la collection Policroma designée par Cristina Celestino pour Florim (Cedit).
Un panneau que l’on retrouve au niveau des plinthes et du plateau de la table sur mesure, dessinée par Claude Cartier. Le travail
des courbes a par ailleurs été décliné au sol avec un jeu de demi-lunes. Côté mobilier, les chaises Impossible Wood de Doshi & Levien (Moroso) – placées autour de la table –, le canapé Julep de Jonas Wagell (Tacchini) accompagné de la table basse Daze de Truly Truly (Tacchini) – posés devant une vague de textile en velours vert – et un vase de l’Atelier Vime subliment cet espace de réception raffiné. Claude Cartier a cependant conservé quelques éléments emblématiques d’origine, comme l’escalier magistral menant à l’étage et les sublimes portes en bois. Elle a aussi osé les contrastes forts, à l’image des poutres rayées noir et blanc de la première pièce, de la création d’un bloc bleu Klein (Ressource) recouvrant une partie des murs, menuiseries et plafond du hall. Le hall montre également le fauteuil Pacha de Pierre Paulin (Gubi) et les suspensions cylindriques et sculpturales Noctambule de Konstantin Grcic (Flos).
À l’étage, dans les autres salles, l’ambiance diffère, avec une harmonie intéressante de matières et de couleurs : vert d’eau ou blanc sur les murs, plafond à caissons noir et blanc, velours vert sombre d’Elitis sur un mur, moulures peintes, paroi blanche à pois noirs… Ce niveau révèle une sélection pointue de mobilier avec, par exemple, la table Bavaresk de Christophe de la Fontaine (Dante – Goods And Bads) ou encore les nouvelles chaises Precious de Johannes Torpe (Moroso).
« Il fallait répondre à la force des oeuvres par la force du style décoratif », conclut la décoratrice. L’objectif semble parfaitement atteint.
www.manifesta-lyon.fr