Nature Géométrique

En plein centre de Lyon, Géraldine et Thomas, couple d’avocats passionnés de design ont confiés au studio de Claude Cartier la métamorphose de leur maison. Bercée par le murmure de la Saône, cette bâtisse contemporaine de quatre niveaux est devenue le cocon chaleureux dont ils rêvaient, pour abriter leur famille, les amis de passage… et quelques photographies.

Par Blandine Dauvilaire / Photos Guillaume Grasset.

Derrière les vastes baies vitrées du salon, la ville prend ses couleurs d’automne. Elle offre son meilleur profil aux derniers rayons ardents, qui parent la saône de reflets moirés. Nimbés de cette douce lumière, quelques signes blancs se détachent en pointillés. A l’intérieur le rire d’Eugène, cinq mois, se propage dans toute la maison. « Nous partageons notre temps entre Lyon, où nous habitons, et Paris où Thomas travaille toute la semaine et moi en partie », raconte Géraldine, mère ultra-dynamique. « Pour notre famille recomposée, qui compte quatre adolescents de à  14 à 20 ans et un bébé, nous voulions une maison facile à vivre, avec de beaux objets, mais dans laquelle on se sente libres de bouger. Surtout pas un décor figé. J’ai fait appel à l’architecte d’intérieur lyonnaise Claude Cartier, car j’aime sa patte originale, colorée et chaleureuse. Avec l’architecte Fabien Louvier, ils ont fait résonner l’intérieur avec la nature alentour, puisque la maison est adossée à la colline de Fourvière, couverte de végétation, et la façade bordée d’arbres. » Un exercice de style audacieux pour lequel toute la palette des verts à été déployée. « Dès le rez-de-chaussée, le ton est donné avec une teinte profonde retravaillée, qui crée un effet « Waouh » et confère du caractère à l’espace coworking familial organisé autour de la table en marbre », explique la décoratrice. Le salon de télévision, repaire des enfants, qui peut aussi se transformer en chambre d’amis, à été spécialement conçu en regard d’une photo d’Andrea Torres Balaguer.  » C’est la première chose que j’ai acheté chez Claude Cartier Studio (l’un des showrooms de l’architecte d’intérieur à Lyon) avant même de commander le mobilier. Ce que cette image dégage me transporte », souligne Géraldine. Dans chacune des pièces architecturées comme décors de théâtre, Claude et Fabien ont joué avec la géométrie angulaire.
Papier peint panoramique posé en trompe l’oeil, tapis aux effets 3D, carrelages multipliant les motifs  triangulaires… Autant de détails qui font twister la rigueur de l’ensemble. « Plus on s’élève dans la maison, plus les codes décoratifs s’allègent, précise Claude Cartier, pour finir avec quelque chose de très aérien dans la suite parentale, créée sur le toit-terrasse. » Le salon du premier étage décline des verts doux, pour renforcer un sentiment d’intimité et développer le lien établi avec la nature environnante. Au tapis de verdure d’India Mahdavi répond le papier peint de la terrasse extérieure, dont les accents pop reflètent la gaieté de la famille.  » Au début, nous étions partis dans une autre direction pour le salon, tout était commandé et puis j’ai découvert ce tapis sur le compte instagram de Claude, se souvient Géraldine. Je lai trouvé tellement magnifique qu’elle m’a proposé de tout changer pour organiser la pièce autour, afin de ne pas avoir de regrets. » Dans un subtil mélange de genres,cet espace au confort douillet fait dialoguer la douceur des velours, l’élégance du laiton et la force des marbres. Juste en face, dans la cuisine ouverte sur la salle à manger, une photographie de l’artiste lyonnais Philippe Pétremant participe aux agapes. « Ces deux portraits anciens ont été retravaillés sous la forme de montage, comme s’il s’agissait d’un tableau, reprend Géraldine. Nous avons mis cette oeuvre sous verre pour la protéger. Pour nous, ces deux là sont un peu comme les ancêtres de la maison, qui veillent sur elle. »

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