ELLE DECORATION
Un hôtel si particulier
La décoratrice lyonnaise Claude Cartier donne du peps à une maison familiale. Comment? En secouant les codes classiques avec un vocabulaire contemporain et une palette de couleurs tendres.
Par Clémence Leboulanger
Photos Romain Ricard.
« Dès le départ, les propriétaires ont été clairs : ils voulaient conserver les codes classiques de cet hôtel particulier du XVIIIème- Faux marbre,moulures, escalier magistral, double porte d’entrée, vitrail…- en y insufflant une touche de modernité », résume l’architecte d’intérieur Claude Cartier. Première mission : définir une palette de couleurs à dérouler au fil des 600m². » Alors que le couple était parti sur un camaïeu blanc et gris, on a dévié vers des associations plus complexes faites de rose et de bleu pâles, de gris clairs… que l’on a travaillées de façon contemporaine. Le meilleur exemple? Les bandes géométriques qui apportent du rythme aux murs. Bref, tout sauf du all-over! » Ce code couleur a ensuite déterminé le choix du mobilier exclusivement contemporain.
Côté structure, les volumes très classiques de l’hôtel particulier on été respectés, aucune cloison n’a été montée, ni abattue. Les pièces de réception occupent le rez-de-chaussée : la cuisine d’apparat ouverte et celle dissimulée derrière une porte, les deux salons en enfilade, chacun avec sa colorimétrie et bien sur la salle à manger.
« C’est la pièce bourgeoise par excellence. L’enjeu était de casser les codes. Ma première idée a été de peindre les chapiteaux dans des teintes surprenantes, détaille Claude Cartier. Ma seconde, de repenser l’aménagement de l’espace. Ici une longue table rectangulaire aurait été hors sujet. Même si les propriétaires ont l’habitude de recevoir du monde, souvent ils ne sont que trois ou quatre, un modèle tout en longueur aurait été trop triste. Nous avons imaginé un jeu de deux tables rondes, un peu comme dans un restaurant, entourées de banquettes plutôt que d’innombrables chaises. » Ou comment projeter la pièce de représentation typique du XIXème siècle dans une nouvelle ère. Tout l’enjeu de ce projet en somme.